Il existe aujourd’hui deux pays, les USA et la Chine, qui maîtrisent toutes les composantes dans le domaine des activités et des infrastructures spatiales (lanceurs, vols humains, missions robotisées, géolocalisation, observation de la Terre…). Ils ont tous les deux la ferme intention d’exploiter ces capacités tant au plan politique (Soft power) qu’au plan commercial (lancements et autres services associés).
D’autres pays possèdent des capacités significatives dans les activités du Spatial (Russie, Europe, Japon, Inde, Israël …) mais aucun ne semble aujourd’hui en situation de défier globalement les deux champions.
L’Europe, malgré des dépenses dans ce domaine 6 fois moins importantes que celles des USA, occupe aujourd’hui des positions très significatives sur certains postes (télétransmission, télédiffusion, observation de la Terre par exemple). Face aux deux « géants », l’Europe aura fort à faire si elle veut garder les positions acquises et profiter pleinement de la période qui s’annonce avec le développement de nouveaux services et marchés à conquérir, opportunités rendues possibles grâce à l’évolution des moyens satellitaires.
Dans ce contexte, l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques a demandé à l’Académie des technologies son point de vue sur les satellites et les services associés.
Le groupe de travail de l’Académie s’est focalisé sur :
- L’activité commerciale en orbite et l’analyse des potentialités qu’elle recèle ou qu’elle induit en matière de services terrestres civils, dans les trois domaines principaux que sont les télécommunications, l’observation de la Terre et la géolocalisation ;
- Les nouveaux services envisageables dans l’espace autour de l’assistance aux satellites en service et de l’assistance au retrait du service.
Le Groupe de Travail a aussi considéré que, bien qu’officiellement démilitarisé, l’Espace est un domaine essentiellement dual. Ainsi, les priorités des domaines de la défense, de la sécurité et de la souveraineté sont aussi présentées.
Que ce soit pour le développement de l’activité commerciale existante et à venir, ou pour répondre aux objectifs dans le domaine de la défense, de la sécurité et de la souveraineté, des pistes sont évoquées, en matière de R&D à mener, de capacités spécifiques en orbites à acquérir, et de technologies clés à développer.
Afin d’obtenir que la France et l’Europe confortent leur place dans l’activité de services terrestres associés à l’espace, il importe que les politiques publiques française et européenne s’y intéressent pour proposer aux entrepreneurs des conditions leur permettant de développer un avantage concurrentiel sur ces territoires. Le Groupe de Travail s’est interrogé sur ces conditions.