Par la commission Énergie et environnement de l’Académie, déc. 2004
Nous sommes en 2005 à mi-chemin entre 1960 et 2050. Un regard en arrière sur le paysage énergétique de 1960 nous incite à beaucoup, de modestie sur les prévisions que nous tentons de faire sur celui de 2050, mais nous éclaire sur la puissance des changements qui peuvent intervenir en un peu moins d’un siècle dans les domaines de l’énergie et de la société : la population mondiale a doublé, sa consommation énergétique a triplé et la nature des risques physiques et géopolitiques a profondément changé.
Le charbon était encore en 1960 la première source d’énergie, le pétrole, qui n’était pourtant qu’à la moitié de sa consommation actuelle, commençait déjà à égaler le charbon avec le développement des transports. le gaz naturel n’était qu’à ses débuts et le nucléaire embryonnaire. L’hydraulique était la seule énergie électrique renouvelable mais ce mot n’était pas encore employé.Le grand absent du paysage était le changement climatique, ce paramètre géant qui domine maintenant notre futur énergétique et introduit la nouvelle contrainte de la réduction nécessaire des émissions de carbone.Aujourd’hui le paysage de l’énergie a profondément changé et pris une dimension géopolitique mondiale, le charbon existe encore pour 200 ans (hors d’Europe), mais pollue trop, le pétrole et le gaz ont leur horizon beaucoup plus limité, mais ont pris la tête par leur commodité d’emploi, l’hydraulique est épuisé dans les pays développés, le nucléaire est la seule grande énergie sans carbone et la plus économique, mais soulève encore des craintes dans le public. les économies d’énergie sont partout requises et les énergies renouvelables restent à un faible niveau. la contrainte carbone obligera à diviser par deux les émissions mondiales d’ici 2050 et sera le déterminant essentiel des choix énergétiques.Ce document, fruit des trois années de travail au sein de l’ Académie des technologies, livre au public une information scientifique objective qui doit lui permettre de prendre conscience des vrais problèmes de l’énergie qui vont se poser au cours de ce siècle.