Prospective sur l’énergie au XXIème siècle – octobre 2008
Présentation :
Une quarantaine d’années nous séparent de 2050. Pour apprécier la modestie avec laquelle nous devons aborder les prévisions énergétiques pour cette date, un regard en arrière sur le paysage énergétique des années 1960 nous éclaire sur la puissance des changements qui peuvent intervenir en moins d’un demi-siècle dans les domaines de l’énergie et de la société : la population mondiale a doublé, sa consommation énergétique a triplé, et la nature des risques physiques et géopolitiques a profondément changé. Le charbon était encore en 1960 la première source d’énergie, le pétrole, qui n’était pourtant qu’à la moitié de sa consommation actuelle, commençait déjà à égaler le charbon avec le développement des transports. Le gaz naturel n’était qu’à ses débuts et le nucléaire embryonnaire. L’hydraulique était la seule énergie renouvelable, mais ce mot n’était pas encore employé. Le grand absent du paysage était le changement climatique, ce paramètre géant qui domine maintenant notre futur énergétique et introduit la nouvelle contrainte de la réduction nécessaire des émissions de carbone. Aujourd’hui le paysage de l’énergie a profondément changé et pris une dimension géopolitique mondiale, le charbon existe encore pour 200 ans (hors d’Europe), mais pollue trop, le pétrole et le gaz ont leur horizon beaucoup plus limité mais ont pris la tête par leur commodité d’emploi, le potentiel de l’hydraulique est entièrement exploité dans les pays développés, le nucléaire est la seule énergie mature sans carbone et la plus économique, mais soulève encore des craintes dans le public. Les économies d’énergie sont partout requises et les énergies renouvelables restent à un faible niveau. La contrainte carbone obligera à diviser par deux les émissions mondiales d’ici à 2050 et sera le déterminant essentiel des choix énergétiques.Cette mise à jour de l’édition 2004, fruit de trois années de travail supplémentaire au sein de l’Académie des technologies, a pour objectif de livrer au public une information scientifique objective lui permettant de prendre conscience des vrais problèmes de l’énergie qui vont se poser au cours de ce siècle