Métrologie du futur
Rapport – 17 mai 2004-
En 1996, le rapport de l’Académie des Sciences-CADAS intitulé « Quelle place pour la métrologie en France à l’aube du XXIème siècle » présentait l’état de la métrologie en France vers 1995. Mais depuis 8 ans, la métrologie a ajouté à son utilité industrielle et commerciale une dimension sociétale nouvelle, ce qui justifie ce nouveau rapport. On rappelle d’abord comment la métrologie garantit la qualité des mesures grâce à leur traçabilité vers des références nationales, dont l’équivalence internationales est assurée par des comparaisons avec le BIPM et les autres laboratoires nationaux de métrologie. Tout en étant tout jours fondamentalement liée à l’industrie et au commerce, la métrologie doit aussi contribuer, et de plus en plus, à satisfaire les besoins des populations, notamment dans les domaines de l’alimentation, de la sécurité, de la santé et de l’environnement. La métrologie, c’est donc aussi un effort ininterrompu, pour s’adapter aux besoins croissants d’exactitude et d’extension vers de nouveaux domaines d’application. Dans un premier chapitre, on présente les unités de base du système international d’unités (SI). On indique à chaque fois ce qui est nouveau et quelle serait l’évolution prévisible dans le futur avec les applications attendues, impliquant généralement de grands efforts de R&D. Il apparaît comme particulièrement regrettable qu’à la qualité de la métrologie fondamentale en France ne corresponde ni un développement en aval des industries des appareils de mesure, ni une politique scientifique coordonnée en amont de la métrologie. Puis diverses applications de la métrologie sont passées en revue en décrivant l’état actuel des besoins présents et futurs et les travaux à entreprendre dès maintenant pour les satisfaire. Pour l’industrie, pour les nouvelles technologies, les sous-traitances, les normes de plus en plus sévères, l’obligation de qualité et l’établissement de la conformité des produits sont demandeurs de métrologie de plus en plus exacte. La chimie, où la métrologie a été trop longtemps négligée, a ses difficultés propres liées aux prélèvements, à la diversité des éléments, à l’insuffisance des matériaux de référence certifiés, et surtout, au manque d’esprit métrologique de la profession. Dans le domaine de la santé, qu’il s’agisse des effets des rayonnements ionisants ou des analyses biologiques, le gros problème est que même les exactitudes en métrologie primaire et la qualité ultime des matériaux de référence atteignent à peine les besoins courants de la thérapie ou de la sécurité. Enfin, pour l’environnement, les domaines à considérer sont très variés et, relevant essentiellement de la chimie, souffrent des mêmes difficultés. Les chapitres suivants traitent des bases légales de la métrologie et de la responsabilité de l’État, de l’impact très positif de la métrologie sur l’économie, de la coopération internationale, notamment en matière de commerce international grâce à l’Arrangement de reconnaissance mutuelle et, enfin, de la formation en métrologie. Les recommandations sont nombreuses parce que, les applications de la métrologie étant très diversifiées, il a fallu mettre en évidence des problèmes spécifiques à chacun des domaines, en plus des recommandations générales sur la politique à mener en France pour la métrologie fondamentale, primaire et appliquée. Quinze annexes développent des points importants rencontrés dans le cours du rapport ou présentent des cas exemplaires destinés à illustrer le propos général.