Compte-rendu de la conférence-débat du 3 octobre 2023
Le sol est loin d’être la simple surface sur laquelle on marche. Contrairement à la perception qu’on en a longtemps eue, c’est un milieu vivant habité par une très grande diversité d’organismes, qui abrite le quart de la biodiversité du globe terrestre, et assure la quasi-totalité de notre alimentation. En fait, nous dépendons du sol, beaucoup plus qu’on l’imagine. Mais il s’agit d’une ressource limitée : un cinquième des sols de la planète seulement sont cultivables sans contrainte majeure, selon une répartition qui est loin d’être homogène.
Si en Europe, nous avons été bien dotés par la nature, nombre de zones géographiques souffrent de sols en pente, de sols exposés à un climat trop froid, ou trop sec, qui ne sont pas cultivables sans une utilisation importante d’intrants ou la fabrication de terrasses. Mais surtout, les sols sont aujourd’hui une ressource extrêmement menacée, dégradée, notamment par l’érosion, l’artificialisation à outrance, la contamination…
Heureusement, une prise de conscience planétaire est en cours. Aujourd’hui une stratégie européenne vise à ce que tous les sols européens soient en bonne santé en 2050. Ce qui sera difficile à réaliser, mais une gestion durable des sols est possible. Cela passe par une compréhension et une surveillance de leur santé, autrement dit leur capacité à fournir les services écosystémiques qu’on attend d’eux, et qui sont propres à chacun.
Ce qui ouvre un vaste questionnement pluridisciplinaire et de nouveaux défis scientifiques et technologiques. Comment caractériser les sols, les surveiller, les protéger, les restaurer ? La réflexion et les actions sont en cours pour mieux gérer ce capital vital qui, au même titre que l’eau, mériterait d’être classé « patrimoine commun » de l’humanité.