L’enseignement professionnel jouit, en France, d’une image peu flatteuse qui se nourrit de l’opposition, encore vivace, entre travail manuel et travail intellectuel et des a priori sur les conditions d’exercice et de rémunération des métiers considérés, par certains, comme socialement dévalorisés.
Or, la formation professionnelle, liée aux organisations du monde du travail, constitue l’un des plus grands défis de notre siècle.
Cet enseignement qui qualifie près de 40% d’une tranche d’âge au niveau V (CAP, BEP…) chaque année, demeure un levier efficace pour qualifier, cultiver et intégrer les jeunes dans la société.
L’entrée dans le milieu économique pose toujours un réel, problème pour des milliers de jeunes. Avec le tiers de sa population active présentant un niveau de qualification inférieur au CAP et ses 130 000 jeunes entrant, chaque année, sur le marché du travail sans qualification, la France doit faire évoluer, positivement, cette situation pénalisante.
L’État, les régions et les partenaires professionnels et sociaux sont conscients des enjeux multiples que représente l’enseignement professionnel pour la jeunesse et l’économie. Beaucoup reste à faire qu’il s’agisse de l’information et de l’orientation, de la formation des enseignants, de l’efficacité des pédagogies, de la pertinence des référentiels, de la plus grande autonomie des établissements, de l’implication des employeurs et de l’insertion des jeunes.
La mise à jour de ce rapport, produit par le groupe Formation professionnelle de l’Académie des technologies en 2011,vise à aborder un système complexe regroupant des composantes aussi diverses que : l’information, les référentiels, les méthodes pédagogiques, la formation des enseignants, l’insertion, la gouvernance… de la formation professionnelle de base. Une formation professionnelle de base qui n’échappe pas, aujourd’hui, à d’intenses débats à la croisée de l’économie, du social et de la technologie.