Le système Français de Recherche et d’innovation
Contribution de l’Académie des technologies
28 juin 2004
L’Académie des technologies considère que dans le cadre de la préparation d’une future loi d’orientation et de programmation de la recherche, deux éléments sont essentiels : Tout d’abord une analyse de la situation d’ensemble du système français de recherche et d’innovation, comprenant un diagnostic de ses forces et de ses faiblesses. Ceci conduit à rappeler les enjeux de la recherche, les rôles respectifs de la recherche publique et de celle des entreprises, ainsi que le contexte dans lequel ces travaux sont conduits. On constate alors que ce n’est qu’en améliorant l’efficacité de l’ensemble du dispositif que l’on peut espérer mettre la France et l’Europe en position de répondre aux défis culturels, économiques et sociaux qui seront ceux de ce début du XXIème siècle. L’autre élément qui a inspiré nos réflexions est qu’une telle loi ne prend un véritable sens que si elle met en place le dispositif de gouvernance politique qui permettra dans les années à venir de conduire de façon permanente les réformes et les adaptations nécessaires.Ce rapport ne pouvant être exhaustif, il aborde, après quelques remarques d’introduction générale, les points suivants :
– Les souplesses nécessaires pour la recherche publique.
– La gestion des personnels de recherche.
– La gouvernance de la recherche, l’aménagement du territoire, le rôle des régions.
Le troisième point, concernant la gestion des personnels de la recherche est surtout consacré dans ce rapports aux personnels de la recherche publique.Deux documents plus détaillés, proposés par des groupes de travail de l’Académie au cours de la préparation du rapport, nous ont semblé suffisamment importants pour y être annexés. Ils le complètent pas des précisions sur certains points ou par des analyse sous des angles de vue spécifiques, dans des styles propres à leurs rapporteurs.« Pour une politique audacieuse de recherche, développement et innovation de la France »
Communication -23 septembre 2004-
Une crise grave secoue le monde de la recherche, crise dont les raisons sont multiples et font l’objet de nombreux articles dans la presse. Cette communication n’a pas pour premier but d’analyser cette crise liée à des questions financières, à l’inadaptation au contexte du pilotage du système français de R&D, au fait qu’une partie des opérateurs de la recherche publique, une partie des responsables et une partie des chercheurs n’ont pas pris suffisamment conscience de la vitesse à laquelle le monde évolue et des enjeux de l’extrême compétition au niveau mondial, au déséquilibre de la pyramide des âges dans la recherche publique. Certes, les préoccupations financières sont réelles et doivent être envisagées dans la quasi faillite des finances publiques, ce qui impose au système de recherche, dans une logique de choix, d’apporter la preuve de son efficacité au service du pays, aidant ainsi les décideurs politiques à faire le choix de l’avenir ; il doit s’agir d’un double mouvement, des politiques qui doivent élaborer une stratégie globale, du monde de la recherche, en particulier publique qui doit travailler sur ses pratiques et son efficacité. A l’intérieur même du système de recherche des interrogations sur les choix et les pratiques sont donc nécessaires à tous ces niveaux. Les auteurs de cette communication ont tous exercé des responsabilités importantes dans la gestion de la R&D tant publique que privée. Ils souhaitent porter à la connaissance de l’Académie mais encore plus aux responsables politiques de notre pays leur vision de ce que devrait être une politique de recherche, de technologie et d’innovation pour la France. Leurs propos concernent les aspects généraux de cette politique et non les aspects sectoriels ; il y a déjà beaucoup à faire dans ce premier domaine. Dans cette communication, les auteurs présentent ce que devrait être une politique novatrice et audacieuse en matière de recherche, de développement et d’innovation pour la France, pays qui ne pèse aujourd’hui que 1% de la population mondiale et entre 3 et 5 % des cerveaux qui produisent des connaissances et de la technologie. Cette nouvelle politique doit donc être aussi réaliste compte tenu des moyens du pays. Dans une première partie, l’imprécision sémantique étant toujours révélatrice d’une certaine confusion des esprits, nous présentons un certain nombre de définitions car il importe de bien préciser les termes employés. Ces définitions étant précisées, la seconde partie est constituée d’un diagnostic sur les points forts et les points faibles, partie suivie par des recommandations en terme d’actions, en particulier à l’attention des pouvoirs publics. Une troisième partie délimite quelques orientations proposées par les auteurs destinées à aider à des changements jugés indispensables. Enfin, une quatrième et dernière partie aborde la question du « comment » faire bouger le système une fois que les grandes orientations sont à peu près claires. S’il est relativement facile de concevoir des cathédrales, il est beaucoup plus difficile de les bâtir, autrement dit, tout l’art est dans l’exécution. Cette communication s’inscrit dans le prolongement de la réponde de l’Académie à la saisine de Mme La Ministre de la Recherche et des Nouvelles Technologies, à laquelle il fut répondu le 18 décembre 2003.