Par Gilbert Ruelle, janv. 2005 

Le charbon est l’énergie fossile la plus émettrice de CO2, la plus dommageable pour le réchauffement de la planète et pour la santé publique. Sera-t-il condamné par ces nuisances ? Ou restera-t-il une énergie favorisée par l’ampleur de ses réserves mondiales, face à la raréfaction des ressources de pétrole et de gaz naturel et aux risques géopolitiques de leur approvisionnement ?

En Europe, les pays qui ont lancé l’ère industrielle au XIXe siècle ont épuisé leurs mines de charbon, la plupart des centrales électriques en construction y sont maintenant au gaz naturel. Mais les États-Unis, premier producteur et consommateur mondial de charbon (plus de la moitié de sa consommation d’énergie), et surtout les grands pays émergents comme la Chine et l’Inde où le charbon entre pour les trois quart de leur consommation énergétique, en possèdent de grandes réserves dont l’exploitation est prioritaire pour leur développement.

Face à cette situation inquiétante pour l’environnement et la dérive climatique, un acte de foi technologique est d’espérer parvenir à capturer et séquestrer le CO2 émis par les centrales thermiques dans des conditions économiques et environnementales acceptables. C’est pourquoi on peut lire dans quelques papiers récents que le XXIe siècle sera le siècle du charbon.L’objectif de ce dossier est d’apporter quelques éléments de réponse aux questions que peut se poser le public sur l’avenir du charbon face aux contradictions de cette situation complexe.

Gilbert Ruelle a fait sa carrière dans l’énergie dans le groupe ALSTOM, où il a dirigé la branche grands alternateurs pour tous types de centrales électriques, thermiques, nucléaires, hydrauliques. PDG de la filiale ALSTOM INTERMAGNETICS, il a également développé la production des supraconducteurs en France. A la CIGRE (Conférence Internationale des Grands Réseaux Électriques), il a été président du comité d’études des alternateurs. Gilbert Ruelle est membre fondateur de l’Académie des technologies.