Compte-rendu de la conférence-débat de l'Académie des technologies du 5 novembre 2024, de Paul Groth avec Patrick Maestro et Michael Matlosz
Paul Groth présente les enjeux des récentes avancées de l’intelligence artificielle (IA) pour la science.
Il rappelle l’attribution en 2024 des prix Nobel de physique et de chimie à des recherches liées à l’IA et présente des applications concrètes, comme AlphaFold, ainsi que des innovations de moindre maturité mais tout aussi spectaculaires (des réseaux neuronaux sélectionnant les molécules ayant un potentiel antibiotique élevé ; la découverte de nouveaux matériaux potentiels grâce à l’apprentissage profond combiné à la théorie de la fonctionnelle de la densité ; un apprentissage par renforcement susceptible d’être utilisé pour contrôler la stabilité du plasma d’ITER…). Le conférencier évoque aussi les prémisses d’une vision futuriste où des systèmes d’IA pourraient réaliser de la recherche de façon autonome. Il dresse un paysage de la recherche dominé par des grandes entreprises, les États-Unis et la Chine. Il aborde ensuite les risques de l’IA : manque de transparence, biais et données de mauvaise qualité, désinformation, inégalités dans la recherche, manque de lignes directrices, utilisations malveillantes. Pour y répondre, le rapport rendu par SAPEA fournit quatre recommandations : des cadres évolutifs, des normes de qualité assurant la reproductibilité, des investissements massifs dans l’infrastructure, et le respect des valeurs fondamentales de l’Europe. En conclusion, Paul Groth insiste sur le fait que l’IA est un accélérateur qui peut améliorer ou aggraver les évolutions en cours selon ses utilisations.
Précédée d’une présentation de SAPEA par Patrick Maestro et d’une introduction par Michael Matlosz, cette conférence plaide pour que l’UE tire pleinement parti des ressources de l’IA pour la recherche scientifique et technologique.
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