Compte-rendu de la conférence-débat de l’Académie des technologies du 2 avril 2024, de Thomas Le Diouron avec François Bertière
Optimisation des ressources, mutation des usages, impacts environnementaux… Face aux défis majeurs du monde actuel, la construction est clairement en retard par rapport aux autres secteurs d’activité, notamment en termes de productivité, de digitalisation, d’industrialisation. Les acteurs historiques du secteur en sont bien conscients et œuvrent pour y remédier. Mais les obstacles au changement sont nombreux : organisation du marché, environnement règlementaire, pratiques des métiers, modèles économiques… La prime à l’innovation notamment est faible dans ce secteur par nature concurrentiel localement, qui ne permet pas simplement les économies d’échelle.
S’il ne faut guère espérer de ruptures de la part des acteurs traditionnels du marché, force est d’imaginer que les start-ups peuvent jouer ce rôle. En apportant un regard neuf et non biaisé sur les enjeux du secteur, elles peuvent bousculer les pratiques, confronter les modèles, et contribuer ainsi significativement au dynamisme de la filière, dans les domaines du digital, mais aussi des nouveaux modèles économiques et de l’évolution des usages, notamment dans l’optimisation des interfaces entre les silos de la chaine de valeur…
Cependant si la plupart de ces start-ups ont un potentiel intrinsèque très intéressant pour la filière, leur déploiement à grande échelle va se heurter aux caractéristiques fondamentales du secteur : la dépendance au local, la grande fragmentation des acteurs, la faible digitalisation, et le poids des règlementations. Comment œuvrer pour leur donner les moyens de moderniser le secteur ? Comment organiser l’interface avec les acteurs historiques ? De vrais défis pour aborder demain.