Compte-rendu de la séance thématique de l’Académie des technologies du 13 mars 2024
Dans les années 1960, l’informatique était une affaire de femmes, aussi bien chercheuses que « petites mains ». Aujourd’hui, les équipes de recherche de l’Inria ne comptent que 18 % de femmes. Plus largement, les métiers de l’informatique sont essentiellement masculins (78 % d’hommes en 2017) et l’écart de rémunération entre hommes et femmes ne fait que se creuser au cours de leurs carrières.
Une étude sociologique a permis d’identifier deux parcours-types pour les femmes qui continuent néanmoins à travailler dans ce secteur. Le profil gender blind caractérise des femmes socialisées « au masculin neutre » et revendiquant d’être évaluées seulement en fonction de leurs compétences. Le profil « résistantes » correspond à des femmes socialisées au féminin, plus sensibles d’emblée aux inégalités hommes/femmes et cherchant à déconstruire les normes du secteur.
Pour tenter de comprendre comment l’absence de mixité peut perdurer dans les métiers scientifiques et techniques, l’Académie a mené une enquête sur la mise en oeuvre et l’efficacité des mesures recommandées par le Guide des bonnes pratiques innovantes en matière d’égalité femmes-hommes dans les entreprises.
En matière de mixité et d’égalité hommes-femmes, la chimie apparaît comme un meilleur élève que d’autres branches industrielles, même si ses bonnes performances masquent des disparités en fonction des métiers.