On a tendance à se focaliser sur l’électricité quand on pense « énergie », mais le gaz a une importance considérable, notamment l’hiver pour le chauffage. Et ce sont, de fait, des quantités équivalentes en térawattheures qui circulent sur les réseaux de RTE et de GRTgaz.
La crise que nous traversons touche ces deux vecteurs énergétiques, comme l’illustre l’évolution des prix. Elle a commencé avant l’invasion de l’Ukraine, dès fin 2021, avec la reprise économique mondiale post-covid. La guerre a aggravé la situation, la Russie étant un acteur majeur sur la scène énergétique mondiale. Pour autant, même si les prix ont flambé depuis février dernier, non seulement à cause de la perte des importations de gaz russe mais aussi de la faible disponibilité de notre parc nucléaire, les stockages sont remplis, et la France semble capable de faire face à la demande de gaz prévue tout en soutenant le système électrique et en contribuant activement à la solidarité européenne. Même dans le pire des scénarios d’un hiver très froid ou de pointes de froid en deuxième partie de saison, nous ne devrions pas nous retrouver en situation de « black-out » généralisé. Nos distributeurs d’énergie disposent en effet de divers « moyens de sauvegarde » capables de résorber d’éventuels déficits et peuvent organiser des délestages limités. Ils comptent surtout d’ores et déjà sur la mobilisation citoyenne, levier essentiel pour améliorer la sécurité d’approvisionnement. Cumuler les efforts de sobriété et la maîtrise de la consommation constituent également un atout majeur pour modérer l’évolution des prix.
Compte-rendu de la table-ronde organisée le 8 novembre 2022 à l’Académie des technologies, animée par Dominique Vignon avec Olivier Houvenagel et Pierre Duvieusart.
Fichier intégral accessible via la rubrique « Télécharger l’article ».
(Illustration : © Dragana Gordic – stock.adobe.com)
Vous pourriez également être intéressé par :
Guerre en Ukraine : quelles conséquences pour l’industrie, la technologie, la consommation ?
Situation et perspectives des petits réacteurs nucléaires (SMRs)