Cet avis met l’accent sur l’importance de doter la France et l’Europe de nouveaux moyens administratifs et financiers pour développer des entreprises de biotechnologie performantes, en intervenant tant dans les phases de création et d’amorçage que dans la phase de développement des start-up.
Au cours des dix dernières années, l’innovation pharmaceutique s’est située pour 60% environ aux USA, 30 à 35% en Europe et plus récemment en Asie (20% en 2009). Alors que sur les 252 nouveaux médicaments autorisés par la Food and Drug Administration (FDA) américaine entre 1998 et 2007, la moitié provient des sociétés de biotechnologie et des universités, l’industrie des biotechnologies santé est passée par plusieurs cycles allant de l’optimisme des années 90-2000 aux difficultés provoquées par la crise financière des années 2008-2009. Ces difficultés varient selon les pays, mais la crise du financement est particulièrement sévère en Europe et en France.
L’objectif de cet avis est d’expliquer pourquoi le chemin « vertueux » des années 90 (création, financement d’amorçage, tours de table du capital risque, introduction en bourse) ne fonctionne plus et de proposer des solutions pour améliorer la situation actuelle. Il porte essentiellement sur les start-up de biotechnologie et pharmacie, en raison de leur importance et des difficultés financières qu’elles rencontrent, car les temps et les coûts de développement ont beaucoup augmenté et leurs besoins financiers sont devenus considérables.
Afin de réintroduire un effet de levier salvateur lors des phases de création, d’amorçage et de développement des start up de biotechnologies à vocation pharmaceutique (médicaments, vaccins, diagnostics), l’Académie des technologies recommande en particulier de simplifier et de mieux coordonner les actions publiques actuelles, de revoir certains dispositifs fiscaux et d’en envisager de nouveaux (assurance-vie). La gouvernance des dispositifs de financement public – subventions, aides, avances remboursables, Sociétés d’accélération du Transfert Technologique (SATT), fonds d’amorçage, OSEO – pourrait également s’ouvrir d’avantage aux acteurs privés – capital risque, industries, start-up, associations représentatives.