Compte-rendu de la séance thématique de l’Académie des technologies du 13 décembre 2023
L’irruption de l’intelligence artificielle dans le monde de l’art provoque de nombreuses controverses, par exemple lorsqu’un tableau gagne un prix dans un concours alors que le jury ignorait qu’il n’avait pas été réalisé par un artiste, mais par un ordinateur. En revanche, la conception du Next Rembrandt, c’est-à-dire de l’oeuvre que Rembrandt aurait pu représenter après la dernière de sa carrière, pilotée par un comité d’experts s’appuyant également sur l’intelligence artificielle a suscité l’admiration générale. Dans tous les cas se pose la question du droit d’auteur sur l’oeuvre.
Au-delà de son utilisation pour la création artistique, l’IA offre de nombreuses opportunités pour le monde de l’art et du patrimoine, qu’il s’agisse, par exemple, de contribuer à l’identification des objets archéologiques, de débusquer des faussaires, ou encore de faire revivre des voix et des images pour animer une exposition. Au musée Guimet, elle est utilisée pour tenter d’indexer de façon optimisée un corpus de 20 000 photos anciennes du Japon, en identifiant les lieux, architectures, décors, types de scènes, costumes, accessoires et modèles présents sur ces images.
Quant au musée de l’Armée, il a mobilisé les arts numériques pour mettre en valeur le Dôme des Invalides après sa restauration complète. La numérisation et la modélisation intégrale des 3 500 mètres carrés du Dôme ont permis de créer une expérience immersive mêlant lumière, images, sons et effets spéciaux, qui touche un public plus large que celui s’intéressant habituellement à l’architecture du XVIIe siècle ou à l’histoire de France.