Capgemini publie la dix-septième édition de son étude annuelle, l’Observatoire Européen des Marchés de l’Énergie.
Cette étude montre qu’en 2015, comme en 2014, les marchés européens de l’électricité et du gaz restent très perturbés et que malgré le renforcement de l’Europe de l’énergie annoncé début 2015, les mesures prévues pour rétablir rapidement un marché cohérent et améliorer la sécurité d’approvisionnement, ne sont ni assez rapides ni assez concrètes.
Dans ce contexte morose, les Utilities doivent impérieusement tirer avantage du digital pour se transformer. Par ailleurs, à la veille de la COP21, l’Observatoire salue les initiatives des États-Unis, de la Chine et de l’Europe mais attire l’attention des participants à cette conférence sur le contexte très singulier dans lequel elle va se tenir, dû à un prix des hydrocarbures particulièrement bas.
Quatre facteurs pèsent sur le marché européen de l’énergie. On constate un prix très bas sur le marché de gros de l’électricité (moins de 40€/MWh sur S1 2015, en baisse par rapport à 2014) associé à une hausse des prix de détail (+2,9% entre S2 2014 et S2 2013). A cela s’ajoutent, dans certains pays européens, des risques sur la sécurité d’approvisionnement en électricité ou en gaz, qui pourrait être difficilement assurée notamment à cause des relations tendues avec la Russie sur les questions gazières. Enfin, on constate que les investissements de long terme dans des formes de productions programmables sont peu nombreux alors qu’ils devraient atteindre les 1100 milliards d’euros d’ici 2025 pour les infrastructures électriques et gazières dont 500 milliards d’euros dans la production.
« Malgré une analyse pertinente, le renforcement de l’Europe de l’énergie annoncé début 2015, ne prévoit pas de mesures assez rapides et concrètes pour rétablir un marché cohérent et améliorer la sécurité d’approvisionnement,» explique Colette Lewiner, experte mondiale du secteur de l’Energie et des Utilities chez Capgemini et membre de l’Académie des technologies. «Le rétablissement d’un marché cohérent passerait par : (i) l’accélération de la réforme du marché du SCEQE avec une implémentation, bien avant la fin de la décennie, du mécanisme de réserve de stabilité du marché carbone adopté par l’Union Européenne et l’introduction d’un organe central de régulation de ce marché, (ii) la mise en place obligatoire de nouvelles normes et standards d’efficacité énergétique pour les bâtiments et (iii) l’accélération pour toutes les formes d’électricité renouvelable de flux (notamment le solaire et l’éolien) de la disparition des tarifs d’achat et leur remplacement par des prix liés à ceux du marché.».