Les grandes innovations sont le fruit du croisement de nouvelles possibilités technologiques et d’un contexte sociologique propice qui transforme ces technologies en usages. Ainsi, la blockchain est née, d’une part, de la rencontre de la cryptographie asymétrique et des systèmes distribués, et, d’autre part, d’un terreau sociologique opportun. Ce dernier résulte de la crise de confiance des citoyens envers les institutions, les amenant à chercher de nouvelles formes de gouvernance.
L’avènement d’Internet a démontré l’effectivité d’un système mondial de communication sans le besoin d’opérateurs de télécommunications. Désormais, il est possible de se connecter en quelques secondes à n’importe quel réseau Wi-Fi dans le monde. La blockchain permet la même révolution, mais appliquée aux transactions. Elle permet à des personnes de réaliser entre elles des opérations, notamment financières, qui sont garanties sans l’interaction d’un tiers de confiance. De ce fait, les échanges sont plus rapides et moins coûteux. Par conséquent, la blockchain remet totalement en question le rôle des institutions, banques, études notariales, et modifie en profondeur l’administration.
Les premières expérimentations, qui vont bien au-delà du bitcoin, comme les organisations décentralisées autonomes, montrent le caractère radicalement disruptif de la blockchain.
Cette note a été écrite par Yves Caseau, membre de l’Académie des technologies et Serge Soudoplatoff Expert de l’Internet, cofondateur de Sooyoos et Scanderia.