POURQUOI LA TECH ?
Travailler dans un domaine technologique me permet de me confronter chaque jour à des problématiques complexes, bien souvent à plusieurs inconnues mais toujours passionnantes. Ce sont ces défis sans cesse renouvelés, relevés la plupart du temps en équipe, qui rendent mon travail intéressant chaque jour.
VOTRE PARCOURS ?
Je n’ai pas vraiment choisi la voie de l’ingénierie : elle s’est imposée à moi d’une part parce que j’étais bonne élève, et d’autre part parce ce que j’ai toujours été curieuse et avide d’apprendre. Après le baccalauréat, je me suis ainsi tout naturellement dirigée vers une filière classique classe préparatoire (PTSI-PT) puis école d’ingénieur (Ecole Centrale de Lyon -RWTH Aachen University). Je me suis spécialisée en Allemagne en biomécanique, mais mon parcours me permet de mettre en avant un profil plutôt généraliste.
VOTRE PREMIÈRE EXPÉRIENCE PROFESSIONNELLE DANS LA TECH ?
En 2014, chez CLAAS (constructeur de machines agricoles, anciennement Renault Agriculture), j’ai participé au sein du bureau d’étude à la conception d’un écran tactile s’intégrant dans les cabines de tracteurs. Il est aujourd’hui produit en grande série sur tous les tracteurs de la gamme, et mon père l’utilise presque tous les jours sur sa ferme. C’est une grande satisfaction que de voir le fruit de son travail de façon aussi concrète. Ça marche et c’est utile ! Quoi de plus gratifiant ?
VOUS FAITES QUOI AUJOURD’HUI ET POURQUOI ?
Je travaille aujourd’hui en tant qu’ingénieure système dans le domaine du spatial, pour Airbus Defence and Space. Ce métier me permet d’avoir une vision transverse de la conception d’un produit, de sa phase de design à sa mise en opération, sur des domaines technologiques très variés, et en collaboration avec une multitude de métiers différents. Je suis chargée de la coordination des équipes techniques, que je dois piloter afin de concevoir un produit homogène, qui réponde aux besoins du client. Plus concrètement, je travaille actuellement à la conception du centre de contrôle des satellites Sentinel-1, dans le cadre du programme européen d’observation de la Terre : Copernicus.
VOS ATOUTS POUR CE POSTE ?
La curiosité, l’ouverture d’esprit et aux autres, la capacité d’écoute, la capacité de synthèse, la compréhension rapide de problèmes complexes, l’apprentissage rapide de sujets techniques nouveaux.
VOS DÉFIS PASSÉS, VOS RATÉS, VOS GRANDS MOMENTS DE SOLITUDE ?
Le domaine dans lequel je travaille actuellement (le segment sol spatial, un domaine plutôt IT) est à l’opposé de mon domaine de spécialisation (la biomécanique),vous en conviendrez. En rentrant en France après cette spécialisation, je n’ai tout simplement pas réussi à trouver un poste dans ce domaine, moins répandu et développé qu’en Allemagne. Cela m’a paru être un véritable échec, et mes 6 mois de recherche d’emploi après mon diplôme m’ont paru bien longs ! Ce fut mon grand moment de solitude… Que je relativise aisément aujourd’hui car j’ai su rebondir. Un changement de voie n’est jamais un échec, dans la mesure où l’on fait toujours ce que l’on aime !
VOS MEILLEURS MOMENTS, LES SUCCÈS DONT VOUS ÊTES FIÈRE ?
Les meilleurs moments professionnels que je garde sont ceux partagés en équipe. Quel plaisir de savourer une réussite obtenue ensemble, le fruit d’un travail acharné, mais collectif ! D’un point de vue un peu plus personnel, je me sens toujours emplie de fierté lorsque mon travail permet de faciliter celui des autres : se sentir utile en faisant ce qu’on aime, voilà une excellente raison d’aimer son métier.
DES PERSONNES QUI VOUS ONT AIDÉE/MARQUÉE OU AU CONTRAIRE RENDU LA VIE DIFFICILE ?
Toutes les personnes qui, dans un cadre professionnel, m’ont fait confiance, m’ont laissé prendre des responsabilités ont bien sûr été très importantes pour moi. Elles m’ont permis de trouver ma place, de prouver mes compétences et d’accéder à la reconnaissance de mon travail. Ceci a été bénéfique pour moi comme pour elles.
Au contraire, il existe également, dans le monde de l’entreprise, des personnes réticentes à accorder leurs confiance aux autres, à leur confier des responsabilités. Je pense que ce mécanisme est lié à une peur (inconsciente ?) de voir son propre périmètre diminué. Ce genre de personnalité m’a rendu la vie difficile et est, de plus, néfaste au sein d’un groupe sensé collaborer en bonne intelligence. Difficile de contrer ce mécanisme, sauf peut-être en définissant clairement, avant toute collaboration, le périmètre de chaque acteur du projet.
VOS ENVIES ET DÉFIS À VENIR ?
Dans un avenir proche, j’aimerais évoluer, toujours au sein d’Airbus, vers des activités d’encadrement d’équipe technique, en tant que chef de projet ou en tant que manager. L’objectif est de « faire de l’humain », mais toujours dans un cadre technique.
J’aimerais également mettre mon expérience d’ingénieure dans l’industrie au service d’un défi un peu plus personnel : transformer l’exploitation agricole familiale en une petite entreprise agricole, en revoyant son modèle de production. Le départ à la retraite de mon père, agriculteur, me pousse en effet à m’interroger sur son éventuelle reprise, et à y apporter ma contribution, forte de ce que j’ai pu apprendre dans le domaine industriel.
ET VOUS FAITES QUOI EN DEHORS DE VOTRE TRAVAIL ?
Plein de choses ! Je pratique de nombreux sports de montagne. Escalade, randonnée, ski me permettent de m’évader dans les Pyrénées toutes proches. Je joue également du trombone dans une fanfare toulousaine, dont j’assure la présidence. L’associatif fait partie intégrante de ma vie, et j’y prends beaucoup de plaisir. En plus de m’impliquer dans ce rôle de présidente, je participe à de nombreuses initiatives pour l’orientation des jeunes, et en particulier des jeunes filles. Mon objectif : dédiaboliser les études techniques, et montrer que la voie de l’ingénierie est ouverte à tous ceux qui se donnent les moyens de la suivre, filles ou garçons.
VOS HÉROÏNES (HÉROS) DE FICTION, OU DANS L’HISTOIRE ?
Olive, l’héroïne du film Little Miss Sunshine, qui, en plus d’être attachante et drôle, va au bout de ses rêves sans se soucier du qu’en dira-t-on.
VOTRE DEVISE FAVORITE ?
J’en ai deux :
– L’important n’est pas le but, mais le chemin.
– Tout seul on va plus vite, ensemble on va plus loin.
UN LIVRE À EMPORTER SUR UNE ÎLE DÉSERTE ?
« Cent ans de solitude » de Gabriel Garcia Marques. Pour rester dans le thème, et parce que ce livre est aussi extraordinairement bien écrit que le laisse entendre son incipit.
UN MESSAGE OU UN CONSEIL AUX JEUNES FEMMES ?
Ce message s’adresse à tout jeune, homme ou femme, confronté à un choix (de carrière, d’orientation, ou autre !).
Comme Olive, faites ce que vous avez envie de faire, pour vous-même et par vous-même, sans vous soucier du qu’en dira-t-on. Restez curieux, à l’écoute, ouvert, mais foncez pour vos passions, car ce sont elles qui vous nourrissent.
