Le questionnaire auquel répondent les Femmes de tech est une variante du questionnaire de Proust, ainsi nommé non pas parce que Marcel Proust se serait égaré dans le métro parisien, mais en mémoire d’Emilie du Chatelet, femme de lettres, mathématicienne et physicienne, renommée pour sa traduction des Principia Mathematica de Newton et la diffusion de l’œuvre physique de Leibniz. Elle fût membre de l’Académie des sciences de l’Institut de Bologne. Emilie du Chatelet mena au siècle des Lumières une vie libre et accomplie et publia un discours sur le bonheur.
Pourquoi la tech ?
Pour satisfaire ma curiosité ! Tout simplement parce que j’aime comprendre comment fonctionnent les systèmes,comprendre comment les produits sont conçus et fabriqués.
Votre parcours ?
J’ai passé un bac S avec option Sciences de l’ingénieur (Bac S-SI). Le côté concret des travaux pratiques me plaisait. J’ai donc continué sur une Classe Préparatoire Physique Technologie (Prépa PTSI-PT), pour l’aspect concret qui m’a toujours attirée. Enfin, j’ai été diplômée des Arts & Métiers ParisTech en 2014, une école d’ingénieur généraliste qui combine théorie et pratique.
Votre première expérience professionnelle dans la tech ?
J’ai commencé en tant qu’ingénieur qualité sur les mâts réacteurs de l’Airbus A320neo, lors de leur phase d’industrialisation. Cette première expérience m’a permis de comprendre les bases d’une chaîne de production aéronautique. Je me suis ensuite orientée vers du support à l’assemblage de la structure avion chez ATR, avant de passer en coordination de travaux hors série.
Que faites-vous aujourd’hui et pourquoi ?
Aujourd’hui, après 6 ans en support à la production aéronautique et suite à une première expérience de management, je suis Assistante Exécutive d’un directeur de ligne d’assemblage final. C’est un parcours formant de 3 ans où je peux prendre conscience des grands enjeux d’Airbus, comprendre les mécanismes de prise de décisions à haut niveau, avec une vision transverse des activités.
Vos atouts pour ce poste ?
Je suis organisée, efficace, fiable avec d’excellentes capacités de synthèse. C’est primordial pour anticiper, traiter des sujets confidentiels, et faciliter les prises de décisions.
Vos défis passés, vos ratés, vos grands moments de solitude ?
J’ai été très bien accueillie dans tous les services : Faire sa place en tant que jeune femme ingénieur en production n’est pas facile. C’est un milieu très masculin et il faut parfois faire deux fois plus ses preuves qu’un homme. En revanche, c’est challengeant et motivant de pouvoir contribuer à faire évoluer les mentalités.
Vos meilleurs moments, les succès dont vous êtes fière ?
Je suis fière d’avoir managé une équipe de 20 techniciens, de 3 métiers différents à 27 ans. C’était un vrai défi pour moi, d’autant plus pendant la crise du COVID avec le management à distance.
Des personnes qui vous ont aidée/marquée ou au contraire rendu la vie difficile ?
Sans hésiter, ma sœur jumelle ! Depuis petites, il y a eu une émulation positive entre nous, on se challenge. Elle est également ingénieur dans le secteur des systèmes ferroviaires et elle a toujours été de bon conseil, même concernant des situations professionnelles.
Vos envies et défis à venir ?
Dans le futur, j’aimerais donner une dimension internationale à ma carrière, toujours dans l’aéronautique. J’ai eu la chance de faire deux stages de six mois en ingénierie, aux USA et en Allemagne au cours de mes études et je sais que je pourrais facilement m’y épanouir.
Et que faites-vous en dehors de votre travail ?
J’adore voyager et découvrir de nouvelles cultures. C’est extrêmement enrichissant. Aussi, je me ressource en assemblant des puzzles ! C’est une activité qui nécessite de la concentration et me permet de me recentrer. Enfin, pour me défouler et rester en forme, je fais aussi de la Zumba.
Vos héroïnes (héros) de fiction, ou dans l’histoire ?
La première femme au monde à obtenir son brevet de pilote en 1910, Elise Deroche, dite Baronne de Laroche. Elle a eu le courage de se faire connaître et reconnaître dans un monde masculin.
Votre devise favorite ?
“Je ne perds jamais. Soit je gagne, soit j’apprends.” Nelson Mandela
Un livre à emporter sur une île déserte
Si je devais me retrouver bloquée sur une île déserte, je crois que j’emporterais le dictionnaire. Il a le mérite de pouvoir être lu et relu sans en connaître la fin. Il serait aussi une source d’apprentissage infinie et permettrait de satisfaire mon besoin d’apprendre quelque chose de nouveau tous les jours.
Un message ou un conseil aux jeunes femmes ?
Certaines pionnières ont eu le courage de tracer la voie dans la Tech. C’est à nous toutes de continuer ce chemin. Osez ! Le monde de la Tech n’attend que vous !