Académie des technologies

Andréa BARGAGNA

  • Technicienne SAV et applications
  • DMG MORI France
  • 25 ans
  • Marrainée par Manoelle Lepoutre en 2024

Pourquoi la tech ?

La passion, tout simplement 😊

Votre parcours ?

J’ai commencé par un Bac STMG, car je souhaitais faire de la programmation de jeux vidéos… mais je m’ennuyais en cours. Alors j’ai décidé d’arrêter mes études, sur un coup de tête, à 6 mois du Bac ! Petits boulots se sont enchaînés durant quelques mois, restauration, boulangerie, et je ne m’y voyais pas toute ma vie… Alors je me suis renseignée sur plusieurs métiers, et j’ai entendu parler de la mécanique d’usinage. Je n’y connaissais rien, mais cela a réveillé ma curiosité, celle que j’avais perdue depuis des mois ! Je suis allée visiter l’atelier d’apprentissage de Gorge de Loup, j’ai réalisé un stage, et je ne suis jamais repartie. Derrière j’ai pu enchainer un CAP Conducteur d’installation de production, un Bac pro technicien d’usinage, mais je n’en avais pas assez… Alors j’ai fait un BTS Conception de processus de réalisation de produits en alternance dans une entreprise qui travaille dans le nucléaire, sur les machines d’usinage. Derrière, j’ai enchainé sur une année préparatoire à l’école d’ingénieur, mais le fait d’utiliser mes mains me manquait grandement… Donc je suis rentrée dans une entreprise qui vend des machines d’usinage en alternance dans le Business Development : Réalisation d’essais pièces, des programmes et de la préparation des portes ouvertes, etc… puis j’ai été embauchée en tant que technicienne d’application dans mon entreprise actuelle. Entreprise dans laquelle je suis itinérante : j’installe des machines chez les clients, les forme et les conseille. Il me reste encore beaucoup de chemin à parcourir.

Votre première expérience professionnelle dans la tech ?

Ma première expérience professionnelle était dans mon école de production, l’atelier d’apprentissage de Gorge de Loup. Une école de production consiste à 2/3 de temps en atelier, et 1/3 en théorie ! Pour le travail en atelier, nous réalisons des pièces pour de réels clients, comme une réelle entreprise ! La première vraie entreprise dans laquelle j’ai travaillé est Velan SAS, j’étais technicienne d’usinage durant 1 an puis 1 an au bureau des méthodes.

Que faites-vous aujourd’hui et pourquoi ?

Aujourd’hui je suis en CDI, technicienne d’application dans l’entreprise DMG MORI (commerce de machine-outils). Je fais ce métier car je suis passionnée par les machines et surtout, pour devenir bonne en usinage, j’ai fait le choix d’apprendre à connaître les machines par cœur, et cela passe par l’installation, la formation et la mécanique (SAV).

Vos atouts pour ce poste ?

Je sais être à l’écoute du besoin des clients. Il faut avant tout comprendre ce dont ils ont besoin pour leur fournir un travail de qualité. Je suis également très minutieuse cela aide beaucoup pour tous les détails.

Vos défis passés, vos ratés, vos grands moments de solitude ?

Le plus gros défi pour moi, c’était de me faire accepter en tant que femme dans les ateliers, je pensais honnêtement que ce serait plus dur, même si cela l’a été quelque fois, je pense que mon caractère m’a beaucoup aidée. Le défi le plus important aussi pour moi, c’était de rattraper mes 2 ans de retard à l’école comparés à mes collègues. Chose qui a été faite avec passion et motivation !

Je dirais que mes ratés, ce sont les moments où j’ai dévié de ma passion car je ne me sentais pas assez entendue et écoutée en tant que femme. Aujourd’hui, ce n’est plus un problème !

Je me suis sentie seule lorsque j’ai remué ciel et terre pour apprendre de nouvelles choses, et que je n’en faisais toujours pas assez. Mais c’est faux, avant de vouloir la compassion et la fierté des autres, il faut tout d’abord être fière de soi-même.

Vos meilleurs moments, les succès dont vous êtes fière ?

Le succès dont je suis la plus fière, c’est d’être en accord avec moi-même. De vivre de ma passion, d’aimer me lever le matin pour aller travailler… et pour moi cela n’a pas de prix. Avoir représenté les écoles de production de France à l’Elysée, avec la Total Foundation, pareil, il n’y a aucun mot pour exprimer ma reconnaissance envers toutes les associations qui m’ont fait confiance pour représenter les femmes, et les hommes, devant le président de la République ! Troisième chose, je suis fière de ne pas avoir lâché et d’avoir été patiente devant des situations qui, pour moi, étaient réellement destinées à me faire abandonner mes rêves.

Des personnes qui vous ont aidée/marquée ou au contraire rendu la vie difficile ?

Des personnes qui m’ont aidée et cru en moi, il y en a beaucoup. Manoelle Lepoutre, principalement, mon ancien directeur d’école de production monsieur Daniel Chambodut, mes parents, monsieur Pouyanné, même le président de la République… Mon patron, Sylvain Badin, ainsi que mes collègues qui m’ont fièrement et gentiment adopté dans cette grande famille qu’est DMG MORI.  J’ai été si bien entourée ! Qui sait ce qu’il se serait passé si ça n’avait pas été le cas ?

Cependant, oui, beaucoup m’ont rendu la vie difficile, je pense par machisme… Surtout des hommes qui n’avaient pas pour but qu’une femme devienne forte dans le métier. Insultes, pas d’aide, ce n’était pas toujours simple.

Vos envies et défis à venir ?

Mon envie la plus forte, aujourd’hui, c’est d’en apprendre encore plus sur le métier. De crédibiliser d’avantage les femmes aux yeux de tous, d’ouvrir les portes à celles qui n’osent pas les pousser ! Mon défi sera, dans un futur proche, de monter une association pour pousser les femmes à faire ce qu’elles aiment, c’est à elles de décider et pas aux autres.

Et que faites-vous en dehors de votre travail ?

Ma passion première mon chien, qui m’aide à déconnecter com plètement.La deuxième est la moto : face au guidon de mon fidèle destrier, rien ne m’arrête ! Et les balades sont plus belles 😊

Vos héroïnes (héros) de fiction, ou dans l’histoire ?

Dans l’histoire ? C’est ma maman, Fabienne Bargagna. Parce que même si elle n’est pas connue, elle est la première femme que j’ai admirée de toute ma vie. Elle m’a supportée lors de ma crise d’ado, et ça, je peux vous dire que c’était vraiment héroïque !

Votre devise favorite ?

« L’avenir appartient aux audacieux et à ceux qui fournissent l’effort nécessaire. ». Et même si la personne qui me l’a dite m’a laissée tomber, c’est la phrase qui m’a le plus permis d’avancer.

Un livre à emporter sur une île déserte ?

« Survivre en pleine nature » par Émilie Cuissard et Nicolas Clémendot, il me semble que c’est ce qui correspond le mieux.

Un message ou un conseil aux jeunes femmes ?

La personne avec qui vous vivrez le plus longtemps, c’est vous-même, donc ne vous bridez pas sur quoi que ce soit au risque d’être malheureuses !

LE QUESTIONNAIRE
DU CHATELET

Le questionnaire auquel répondent les Femmes de tech est une variante du questionnaire de Proust, ainsi nommé non pas parce que Marcel Proust se serait égaré dans le métro parisien, mais en mémoire d’Emilie du Chatelet, femme de lettres, mathématicienne et physicienne, renommée pour sa traduction des Principia Mathematica de Newton et la diffusion de l’œuvre physique de Leibniz. Elle fût membre de l’Académie des sciences de l’Institut de Bologne. Emilie du Chatelet mena au siècle des Lumières une vie libre et accomplie et publia un discours sur le bonheur.

Emilie Du Chatelet

Femme de lettre, mathématicienne, physicienne

1706 - 1749