TRIMESTRIEL DE L’INTELLIGENCE TECHNOLOGIQUE #9
Directeur de la rédaction : Patrick Ledermann
Auteur :
Patrice Simon
Membre de l’Académie des technologies
Université Paul Sabatier, Laboratoire CIRIMAT UMR CNRS 5085, Toulouse – France
Réseau sur le Stockage Electrochimique de l’Energie (RS2E), FR CNRS n°3459
simon@chimie.ups-tlse.fr
La lutte contre le réchauffement climatique est devenue un enjeu stratégique majeur. L’organisation de la COP21 à Paris en 2016 a marqué un tournant important avec des prises de décisions historiques sur les objectifs de diminution des émissions de gaz à effet de serre et au premier plan de ceux du CO2. Même si depuis on assiste à quelques atermoiements inévitables, la prise de conscience est là comme le montrent les multiples initiatives citoyennes qui fleurissent dans le monde. C’est un bouleversement majeur qui attend nos sociétés dans les prochaines décennies. En effet, diminuer nos émissions de CO2 implique de réduire la consommation d’énergie fossiles (pétrole, charbon et gaz) avec les conséquences que cela va avoir sur notre mode de vie. Cela nécessite aussi de trouver des solutions alternatives de production d’énergie ; on pense alors aux énergies renouvelables comme l’éolien ou le solaire qui sont disponibles en quantités illimitées. Outre le fait que cela demande du temps pour améliorer ces technologies et les implémenter progressivement dans le schéma de production d’énergie actuel, les énergies renouvelables souffrent cependant d’un défaut majeur : elles sont intermittentes par nature. La production d’énergie par les éoliennes est soumise aux caprices du vent et ne peut pas assurer avec certitude l’alimentation en énergie de foyers ou d’industries ; l’électricité produite durant la journée par des panneaux photovoltaïques ne peut pas être directement utilisée pour éclairer la nuit. Une autre stratégie pour diminuer l’émission de polluants dans l’atmosphère et la consommation d’énergie fossile est de remplacer progressivement les véhicules à moteurs thermiques (voitures, bus) par des véhicules à moteur hybride ou tout électrique. Ces quelques exemples font ressortir la problématique majeure du stockage de l’énergie associé au développement de ces technologies, le stockage étant le seul moyen pour décaler dans le temps la production de la demande d’énergie ou pour assurer une autonomie pour la mobilité.